De l’importance des points 華佗夾脊 Huàtuójiājǐ

Le médecin 華佗 Huà Tuó (v. 140–208), figure emblématique de la dynastie Han, fut le premier à reconnaître l’interdépendance entre la colonne vertébrale, les organes internes et leurs méridiens associés. Il identifia un ensemble de points d’acupuncture, aujourd’hui appelés points 華佗夾脊 Huàtuójiājǐ, disposés symétriquement de part et d’autre de la colonne. Ces points, situés à environ 0,5 à 1 cun latéralement du bord inférieur du processus épineux de chaque vertèbre cervicale, thoracique et lombaire, dessinent une cartographie complète de l’axe vertébral en accord parfait avec les théories de l’anatomie segmentaire développées 20 siècles plus tard. 

D’un point de vue anatomique moderne, les points 華佗夾脊 Huàtuójiājǐ correspondent à la zone paraspinale innervée par la branche médiale du nerf spinal postérieur. La branche latérale de ce même nerf postérieur contrôle quant à elle les muscles érecteurs du rachis, précisément là où se trouvent les points dorsaux du méridien 足太陽膀胱經 Zú Tàiyáng Pángguāng jīng.

Mais l’importance des points 華佗夾脊 Huàtuójiājǐ dépasse leur seule fonction neuroanatomique. Ils constituent également les points moteurs des muscles profonds paraspinaux, régulièrement impliqués dans les pathologies dégénératives telles que la spondylose. 

En raison de cette relation étroite avec la musculature profonde, leur innervation commune et leur position centrale sur les vertèbres, ces points deviennent essentiels dans le traitement des douleurs musculosquelettiques d’origine vertébrale, ainsi que dans les déséquilibres organiques qui y sont liés.