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Le cœur n'est pas une pompe
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⼼者君主之官也神明出焉 xīn zhě jūn zhǔ zhī guān yě shén míng chū yān
Le cœur est le souverain et le fonctionnaire au pouvoir ; l’illumination du shén (shénmíng) en émane.” Su Wen , chapitre 8Un mythe médical raconte que le cœur est une pompe, une idée née d’une culture industrialisée qui considère le corps comme une machine.
« L’analyse moderne du cœur a montré que malgré le fait que le ventricule le plus puissant du cœur puisse projeter de l’eau à six pieds de haut, la quantité de pression réellement nécessaire pour forcer le sang à traverser toute la longueur des vaisseaux sanguins du corps devrait être capable de soulever un poids de cent livres à un mile de haut » – Stephen Buhner
Alors, comment le sang circule-t-il dans les vaisseaux labyrinthiques de notre corps ?
Il bouge de lui-même. Le flux sanguin est en fait composé de deux flux spiralés, enroulés l’un autour de l’autre à l’image de la double hélice d’ADN, au centre de laquelle se trouve un vide.
« Le flux sanguin à travers les vaisseaux vivants ressemble plus à une tornade qu’à autre chose : un tel vide est nécessaire pour produire un vortex » – Stephen Buhner
Cette danse en spirale ne se trouve pas seulement dans la circulation sanguine, mais aussi dans les cellules sanguines !
Les cellules sanguines tournent sur leurs propres axes de rotation individuels. Ce sont des cellules en rotation dans un plus grand vortex en rotation.
On a récemment découvert que le cœur lui-même n’était pas une masse musculaire, mais plutôt une “bande myocardique hélicoïdale” qui s’est enroulée en spirale sur elle-même, créant sa forme unique et ses chambres séparées. C’est ce qu’on appelle le cœur hélicoïdal, et vous pouvez voir les médecins le démêler en recherchant « cœur hélicoïdal » sur Youtube.
https://www.youtube.com/watch?v=MbOyozg_GTs
Associez cela aux découvertes qui révèlent que le cœur fonctionne comme une glande endocrine, possède son propre système nerveux qui fabrique et libère ses propres neurotransmetteurs et émet un champ électromagnétique bien plus puissant que celui du cerveau, et nous commençons à nous éloigner de l’idée que le cœur est simplement une pompe mécanique.
C’est un organe de perception spiralé.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16373590/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11807730/
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« 故君者所明也非明⼈者也 gù jūn zhě suǒ míng yě fēi míng rén zhě yě
Ainsi, le monarque est celui d’où l’illumination (míng) provient, mais le monarque seul ne peut pas apporter l’illumination au peuple.
君者所養也非養⼈者也 jūn zhě suǒ yǎng yě fēi yǎng rén zhě yě
Le monarque est celui d’où toute nourriture (yǎng) provient, mais le monarque seul ne peut pas nourrir le peuple directement.
君者所事也非事⼈者也 jūn zhě suǒ shì yě fēi shì rén zhě yě
Le monarque est celui par lequel les affaires de l’État sont ordonnées, mais le monarque seul ne peut pas les ordonner directement.
故君明⼈則有過 gù jūn míng rén zé yǒu guò
Ainsi, si le monarque cherchait à illuminer les autres, il serait excessif (guò).
養⼈則不⾜ yǎng rén zé bù zú
Si le monarque cherchait à nourrir les autres, il serait insuffisant (zú).
事⼈則失位 shì rén zé shī wèi
Si le monarque cherchait à ordonner les affaires de l’État, il perdrait leur statut.
故百姓則君以⾃治也 gù bǎi xìng zé jūn yǐ zì zhì yě
Ainsi, en suivant le monarque les gens ordinaires spontanément se gouvernent eux-mêmes;
養君以⾃安也 yǎng jūn yǐ zì ān yě
en nourrissant le monarque ils apportent la paix à leur propre existence ;
事君以⾃顯也 shì jūn yǐ zì xiǎn yě
en s’occupant des affaires du monarque ils démontrent l’ordre dans leur propre existence. 故禮達⽽分定 gù lǐ dá ér fēn dìng
Ainsi, c’est par le rituel (lǐ) que les gens atteignent un comportement approprié selon le rôle qui leur a été donné.
故⼈皆愛其死⽽患其⽣ gù rén jiē ài qí sǐ ér huàn qí shēng
Ainsi, tous ceux qui agissent contrairement à ces principes chérissent leur mort et , quand elle arrive, pleurent pour les vies qu’ils ont menées. » Li Ji
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Bonjour Jean-Sylvain,
Merci beaucoup pour ton article. Passionnant !
Cela relance mon interrogation sur le choix de la division ShaoYin ou JueYin pour le traitement des pathologies cardiaques.
Je connais ta position quant au choix du canal Péricarde dans la vision classique.
Toutefois, sur le plan anatomique et embryologique, ne pourrait-on pas considérer que les cavités droites du cœur sont en rapport avec la division JueYin par la connexion entre foie et péricarde via le ligament coronaire du foie et le ligament hépato-phrénique en contact avec la veine cave inférieure. De même, les cavités gauches du cœur seraient en rapport avec la division ShaoYin via l’aorte et le fascia rénal antérieur.
Ainsi, les pathologies cardiaques en rapport avec les cavités droites (extrasystolie ventriculaire bénigne venant de l’infundibulum pulmonaire, flutter auriculaire impliquant la zone cavo-tricuspide…) pourraient-elles répondre mieux à la division JueYin (réseau JueYin-YangMing ou JueYin-ShaoYang,…) ?
Les pathologies cardiaques en rapport avec les cavités gauches (coronaropathies, fibrillation auriculaire en lien avec les veines pulmonaires…) répondraient-elles mieux à la division ShaoYin (réseau ShaoYin-TaiYang ou ShaoYin-ShaoYang, etc) ?
Pourrais-tu me préciser ta vision des choses sur cette question qui reste difficile dans ma pratique au quotidien. Par exemple, quand tu choisis d’employer une acupuncture de réseau ShaoYin-TaiYang, tu remplaces les points du Coeur par les points du Péricarde…
Bonne journée !
Amicalement
Philippe
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Bonjour Philippe, dans les traitements des pathologies cardiaques, je me base sur le chapitre 12 du Ling Shu.
“Huangdi demanda : Pourquoi le Shaoyin de main n’a-t-il pas cinq points Shu?
Qi Bo répondit : Le Cœur est l’empereur des 5 Zang 6 Fu, et le Shen y est stocké. L’organe est très fort et il ne peut pas être facilement attaqué par le Qi pathogène. Si le cœur est attaqué par le Qi pathogène et qu’il perd sa fonction de conservation du Shen, alors le patient mourra bientôt. Par conséquent, le Qi pathogène se rend toujours dans le péricarde lorsque le cœur est attaqué. Le canal du péricarde est apparenté au protecteur du Cœur. C’est pourquoi les cinq points Shu du cœur sont situés sur le shou jue yin et non sur le shou tai yin.” Ling Shu, chapitre 12
輸 Shū – transfert; circuler; transmettre – est composé de ⾞ (chē) ‘vehicule’ et de 俞 (yú) ‘pirogue’.
本輸Běn shū – régions de transport racines – les régions de transport Shū racines connectent la surface des régions distale aux rythmes respiratoires saisonniers des différents organes internes.
Si on se réfère au chapitre 10 :
“« Si [ce canal] est affecté, on souffre de gorge sèche, douleur au cœur, soif et envie de boire, c’est Ie jue du bras. [Ce canal] gouverne les maladies provenant du cœur [telles que]: yeux jaunes, douleurs dans les côtés, douleurs sur le bord postero-médial du bras et de I ’avant-bras, [membres] glacés (jue), chaleur et douleur au milieu de la paume de main.
En ce qui concerne ces maladies, s’il y a abondance, on disperse s’il y a vide, on tonifie, s’il y a chaleur, [on puncture] rapidement, s’il y a froid, on laisse I’ aiguille, s’il y a affaissement, on cautérise, s’il n’y a ni abondance ni vide, on traite par le méridien.
En cas d’abondance, [le pouls] radial est trois fois plus grand que [le pouls] carotidien (renying) ; en cas de vide [le pouls] radial est au contraire plus petit que [le pouls] carotidien (renying). »
En ce qui concerne le shou jue yin :
“« Si [ce méridien] est affecte on souffre de chaleur au creux (xin) de la main, de contractures (luanji) au bras et au coude, de gonflement de I’ aisselle ; dans les cas graves, [on souffre] de plénitude (man) du thorax et des côtés comme si le thorax était maintenu par des étais, de violentes palpitations avec inquiétude, le visage est rouge, les yeux sont jaunes et on rit sans cesse. [Ce méridien] gouverne les maladies provenant des vaisseaux [telles que] : ennui (fanxin), douleur au cœur, chaleur de la paume de main.
En ce qui concerne ces maladies, s’il y a abondance, on disperse s’il y a vide, on tonifie, s’il y a chaleur, [on poncture] rapidement, s’il y a froid, on laisse I’ aiguille, s’il y a affaissement, on cautérise, s’il n’y a ni abondance ni vide, on traite par le méridien.
En cas d’abondance, [le pouls] radial est deux fois plus grand que le [pouls] carotidien (renying), en cas de vide [le pouls] radial est au contraire plus petit que le [pouls] carotidien. »
Le chapitre 22 du Su Wen dit qu’il faut traiter les pathologies du coeur par les canaux shou shao yin et shou tai yang, alors que ces pathologies doivent être traitées par le shǒu jué yīn 手厥阴 selon Zhāng Jiè Bīn.
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En tout cas j’aime beaucoup ta réflexion, c’est vraiment excellent.
“Toutefois, sur le plan anatomique et embryologique, ne pourrait-on pas considérer que les cavités droites du cœur sont en rapport avec la division JueYin par la connexion entre foie et péricarde via le ligament coronaire du foie et le ligament hépato-phrénique en contact avec la veine cave inférieure. De même, les cavités gauches du cœur seraient en rapport avec la division ShaoYin via l’aorte et le fascia rénal antérieur.
Ainsi, les pathologies cardiaques en rapport avec les cavités droites (extrasystolie ventriculaire bénigne venant de l’infundibulum pulmonaire, flutter auriculaire impliquant la zone cavo-tricuspide…) pourraient-elles répondre mieux à la division JueYin (réseau JueYin-YangMing ou JueYin-ShaoYang,…) ?
Les pathologies cardiaques en rapport avec les cavités gauches (coronaropathies, fibrillation auriculaire en lien avec les veines pulmonaires…) répondraient-elles mieux à la division ShaoYin (réseau ShaoYin-TaiYang ou ShaoYin-ShaoYang, etc) ?”
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