Musique et initiation : “La Symphonie de Huangdi”

La Symphonie de Huangdi est un extrait du chapitre XIV du Zhuangzi, intitule 天運 Tiānyùn – révolution céleste.

La Symphonie de Huangdi est l’initiation du ministre Beimen Cheng par Huangdi, l’Empereur Jaune. Elle comporte un préambule, trois mouvements symphoniques et une conclusion. Le texte est métrique, la pensée ésotérique. Le procédé initiatique est musical.

Il est intéressant de se demander pourquoi. La Musique est la seule approche du Mouvement céleste qui permet de le saisir sans le dénaturer. La Musique enseigne sans parler. Elle est le plus profond et le premier de tous les Arts libéraux et est essentielle au bon fonctionnement de la société, à la bonne intégration de la société dans le devenir universel.

Premier mouvement

北門成問於黃帝曰:帝張咸池之樂於洞庭之野,吾始聞之懼,復聞之怠,卒聞之而惑,蕩蕩默默,乃不自得。」

Beimen Cheng s’adressa à Huangdi en lui disant : Votre majesté vous avez célébrez la musique de Xian-chi dans la plaine de la région de l’ étang céleste du Dongting. Lorsque j’entendis la première partie je ressentis de l’effroi, la suivante me fit me sentir las et la dernière me laissa perplexe. Je passais de l’agitation à la prostration et je perdais mon sang-froid.

帝曰:「女殆其然哉!吾奏之以人,徵之以天,行之以禮義,建之以太清。夫至樂者,先應之以人事,順之以天理,行之以五德,應之以自然,然後調理四時,太和萬物。四時迭起,萬物循生;一盛一衰,文武倫經;一清一濁,陰陽調和,流光其聲;蟄蟲始作,吾驚之以雷霆;其卒無尾,其始無首;一死一生,一僨一起;所常無窮,而一不可待。女故懼也。

Di répondit : « Il était probable que cette Musique vous affecte autant ! Elle a été jouée avec (les instruments des) hommes, tous accordés selon (les influences du) Ciel. Elle procéde selon (les principes de) la bienséance et de la droiture et est imprégnée par (l’idée de) la Grande Pureté. Cette Musique Parfaite produit nécessairement une réponse chez l’être humain car elle est conforme aux principes du Ciel, opère par les cinq vertus, et est l’écho du mouvement naturel. Elle produit l’arrangement régulier des quatre saisons et la grande harmonie des Dix Mille Etres. 

Les quatre saisons se succèdent,  font surgir et disparaitre les Dix Mille Etres comme s’ils s’avançaient sur un chemin tout tracé. Ils grandissent puis déclinent en un déroulement continu, c’est la paix puis c’est la guerre, c’est le clair et l’obscur, Yin et Yang s’équilibrent harmonieusement. 

La Musique s’envole en vagues de lumière, elle réveille ceux qui dorment comme le tonnerre et les éclairs font sursauter, sa disparition est sans postlude, son apparition est sans prélude. C’est la mort puis la vie, une chute puis un surgissement, une alternance permanente qui se prolonge indéfiniment sans ne faire aucune pause. Je comprends votre effroi.

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