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Ambiguïté des traductions des textes classiques
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Le Dào Dé jīng, le Yì jīng, le Nèijīng sont des exemples de texte jīng (經). L’une des caractéristiques déterminantes des textes jīng (經) est qu’ils ont la capacité de soutenir de nombreux points de vue différents. Dans les traditions littéraires chinoises, ces textes sont des écrits séminaux qui ont le potentiel de créer et de nourrir des traditions philosophiques et scientifiques sur des générations. Dans la traduction des textes du Nèijīng, il n’est donc pas rare qu’un seul passage soutienne plusieurs points de vue considérés comme valides. L’établissement de traductions définitives pour un passage donné est donc méthodologiquement impossible.
Une vision plus réaliste de la traduction des textes classiques est que, pour un passage donné, une variété d’interprétations existe toujours, chacune étant plus ou moins fidèle à la langue source originale et au contexte historique dans lequel le texte racine a été rédigé. Chaque interprétation offre un point de vue particulier qui est plus ou moins efficace dans ses applications cliniques. Chaque traduction reflète donc les points de vue personnels du traducteur.
CHAQUE TRADUCTEUR DEVRAIT ALORS ÉNONCER CLAIREMENT SES PROPRES POINTS DE VUE POUR PERMETTRE AU LECTEUR D’ÉVALUER SON TRAVAIL.
Par exemple, ma propre compréhension du Nèijīng est que nous sommes face à une collection d’écrits scientifiques précoces basée sur des observations détaillées du monde naturel. Ces écrits décrivent les modèles invisibles qui gouvernent les mouvements de l’espace-temps. À partir de ces observations, les auteurs ont établi une science pragmatique et complète de la médecine. Lorsque je tente d’analyser et de comprendre un passage spécifique du texte qui peut avoir plusieurs significations possibles, je choisi généralement celle qui est cohérent avec mon point de vue. Une autre personne fera probablement des choix différents qui peuvent également être totalement valides. Ce biais doit être clairement indiqué afin que l’étudiant puisse évaluer correctement les hypothèses de recherche de chacun.
EN OUTRE, TOUTE MÉTHODE CLINIQUE QUI DÉCOULE D’UN POINT DE VUE PARTICULIER, REFLÈTE ÉGALEMENT CE BIAIS. AINSI, TOUTE MÉTHODE CLINIQUE BASÉE SUR LE NÈIJĪNG DOIT IDENTIFIER LES POINTS DE VUE SUR LA TRADUCTION DE OU DES PERSONNES QUI ONT CRÉÉ LA MÉTHODE, AFIN QUE CETTE MÉTHODE PUISSE ÊTRE CORRECTEMENT ÉVALUÉE PAR D’AUTRES.
- Cette discussion a été modifiée Il y a 3 mois, 2 semaines par Jean-Sylvain.
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Merci Sylvain pour toutes ces données !
Avec le Nei Jing comme d’autres textes fondateurs il y a le texte de départ puis toutes les strates de commentaires et d’interprétations. Avec le handicap pour nous non chinois d’une écriture Chinoise ,des caractères qui expriment des idées plus qu’un fait parfois. Tes sources et tes commentaires sont remarquablement documentés.
Mais as tu une traduction de référence du Nei Jing en français ou faut il lorgner chez les anglo saxons?
Merci encore pour tous ces partages!
Emmanuel Poulain
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J’utilise le plus souvent les traductions de C. Milsky & G. Andrès, Paul Unschuld et Henry Lu.
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